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Peer-to-peer : Patrick Devedjian opposé à une «répression brutale et aveugle»
« Le peer-to-peer n’est pas, bien sûr, l’unique raison de la désaffection du public pour le disque». C’est sur cette note modérée que Patrick Devedjian, ministre délégué à l’Industrie, a introduit le lancement, le 21 décembre 2004, de la campagne de sensibilisation sur les risques de la piraterie numérique. Pour lui, si les chiffres démontrent « qu’il n’y a pas de relation exacte et directe entre piratage et baisse des ventes de disques », il ne faut pas pour autant accepter la contrefaçon numérique. Mais la « répression brutale et aveugle » ne lui paraît pas une solution efficace.
Conscient des difficultés que vit actuellement l’industrie musicale mais hostile à une diabolisation de l’internet, il estime qu’une des solutions repose sur l’utilisation même des capacités des nouvelles technologies « plutôt que de tenter vainement de les interdire, de s’y opposer, ou de les taxer ». Celle qu’il a présentée repose sur la diffusion de fichiers musicaux leurres contenant un message d’avertissement sur les risques encourus. Quand un internaute aura téléchargé illégalement un fichier protégé, il risque d’entendre la voix de l’animateur Ariel Wizman qui déclarera : « Ceci est un message d’information du ministère délégué de l’Industrie… » et qui se terminera par le rappel de l’existence de plateformes légales de téléchargement.
On peut regretter que cette action jugée « modeste » par Patrick Devedjian ait été présentée comme solution pour la copie de musique alors que le peer-to-peer permet l’échange de tous les types d’œuvres : logiciels, jeux, bandes dessinées, textes, etc. D’ailleurs, elle avait déjà été utilisée pour le lancement du film de Jan Kounen, Blueberry. A noter également, l’absence du ministre de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres, lors du lancement de cette campagne.