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Alimenter une polémique ne constitue pas forcément une diffamation.
Ainsi, l’utilisation d’écrits d’un auteur controversé pour étayer la thèse selon laquelle ce dernier serait fasciste, ne constitue pas une faute et ne peut également être qualifiée de diffamation, selon la 17ème chambre du tribunal de grande instance de Paris dans son jugement du 10 janvier 2000.
Reprenant divers textes d’un écrivain fasciné par des dictateurs d’extrême-droite, un collectif de journalistes, regroupé au sein de l’association « société perpendiculaire » avait publié le 25 novembre 1998 sur internet un article consacré aux idées fascisantes de cet auteur. Blessés par ces propos, les ayants-droits de l’auteur ont attaqué les journalistes et l’association pour diffamation en se fondant sur la loi de 1881 relative à la presse, ainsi que sur celle du 29 juillet 1982 relative à la communication audiovisuelle.
Les juges ont tout d’abord rejeté l’application du régime spécifique de responsabilité, dite en cascade contenue dans ces lois, au motif que le réseau internet ne faisait l’objet d’aucune disposition dans ces textes. Les juges ont également rejeté la demande fondée sur la responsabilité civile, la liberté d’expression et le droit à l’information du public ne devant être limités par la responsabilité pour faute qu’en cas d’abus manifeste.