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Contrefaçon de logiciel : atteinte aux droits patrimoniaux de la société, seule titulaire des droits d’auteur
Au moment où le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA) met en place deux commissions spécialisées sur la création salariée, le jugement du TGI de Paris du 6 mars 2001, vient illustrer la question de la titularité des droits d’auteur sur ce type d’œuvres. Un employé revendiquait la titularité de ses droits d’auteur sur le logiciel « CyberEnchère » de la société I-Deal, qui se prétendait elle-même titulaire des droits d’auteurs sur ce produit. Mais, en application de l’article L. 113-9 du CPI, le tribunal a établi que le travail de programmation de ce logiciel fait par le salarié, avait été réalisé dans l’exercice de ses fonctions. Les juges ont donc conclu que la société I-Deal était seule titulaire des droits patrimoniaux sur le logiciel « CyberEnchère ». Ainsi, dans une affaire jointe par les juges à la précédente, la société I-Deal a assigné les sociétés Mixad, France Telecom Hébergement (FTH) et Air France pour contrefaçon de son logiciel « CyberEnchère », au moyen du logiciel » Mixad live auctions « . Et c’est en se fondant sur le rapport de l’APP (Agence pour la Protection des Programmes) comparant ces deux logiciels, que le TGI a pu juger que les sociétés défenderesses avaient commis des actes de contrefaçon, portant ainsi atteinte aux droits patrimoniaux de la société I-Deal. Celles-ci fournissaient et exploitaient le logiciel « Mixad live auctions » qui, selon le rapport précité, était la reproduction du logiciel « CyberEnchère ». Les juges les ont donc, notamment, condamnées toutes les trois in solidum, à payer à la société I-Deal la somme de 500 000 Francs à titre de dommages et intérêts.