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jeudi 22 juin 2006
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Site de rencontres : une « blagueuse » reconnue coupable de violences volontaires avec préméditation

 

Le tribunal de Carcassonne n’a pas du tout apprécié la « bonne blague » qu’une jeune femme avait faite à sa collègue en utilisant son identité sur des sites de rencontres tels que Meetic ou Wanadoo. Dans son jugement du 16 juin 2006, il a requalifié la plaisanterie de violences volontaires, avec préméditation. Pour se venger de ladite collègue qui n’avait pas voulu participer à un mouvement de grève, la « farceuse » s’était faite passer pour elle en la décrivant « comme une fille facile, désireuse de relations sexuelles » et elle avait communiqué ses coordonnées téléphoniques. Le résultat ne s’est pas fait attendre. La jeune femme, dont l’identité avait été usurpée, a reçu une avalanche d’appels d’hommes intéressés par son profil. Choquée, elle a été mise en arrêt de travail pendant dix jours. La prévenue qui a répété la blague une seconde fois a été surprise en flagrant délit. Responsable informatique de la mission locale d’insertion, elle avait utilisé le poste de travail de son directeur dont elle avait les codes d’accès, pour que les faits ne lui soient pas imputables.

Les juges ont considéré que la prévenue avait agi dans l’intention de nuire à la victime dont elle connaissait la fragilité psychologique. Ils ont ajouté la circonstance aggravante de préméditation, pour avoir « utilisé non pas son propre ordinateur mais celui du directeur de la mission d’insertion, ce qui induit nécessairement que les faits n’ont pas été commis de façon spontanée ».
Aucune sanction pénale n’a été prononcée lors de l’audience. Le tribunal a renvoyé cette question à une prochaine séance. Il se déterminera en fonction de la bonne volonté qu’aura mise la prévenue à réparer le dommage causé. Celle-ci est condamnée à payer 4 000 euros de dommages-intérêts à celle dont elle avait voulu se venger, 4 519 euros à la caisse d’assurance maladie au titre des prestations versées à la victime ainsi que 760 euros pour les frais de dossier, et 2 000 euros au titre des frais de justice. Une « plaisanterie » qui lui coûte près de 11 000 euros.